FOCUS SUR LE CHEF OPERATEUR

Aujourd’hui nous avons rendez-vous avec Jérémy Lesquelen, Chef opérateur du film Accoucher autrement.
Il continue sur sa lancée puisqu'il a déjà co-réalisé le premier volet Vivre autrement, qui sortira le 20 janvier 2016 dans les salles.
Jérémy a accepté de nous parler de son métier-passion, je vous propose de découvrir ensemble son interview…


Peux-tu te présenter, nous parler de ton parcours professionnel, de tes projets en cours?

J’ai commencé à m'intéresser aux films par le biais d'un court métrage que j'ai réalisé au lycée, j'ai ensuite mis tous mes efforts pour travailler dans ce domaine, j'ai fait un BTS audiovisuel, je suis allé à la fac et j'ai pas mal usé les sièges des cinémas lors de mes études!
Alors oui, au départ je suis plus tourné vers la fiction, j'aime ce temps que l'on a en fiction pour fabriquer ces images, ces histoires.
Mais finalement avec l'expérience j'ai compris que ce n'était pas tellement la fiction ou le documentaire qui donnait le temps au tournage mais bien le projet en lui même, le réalisateur qui le portait, les moyens mis à disposition, la production.
Ma vision romantique du tournage fiction en a pris un coup! J'ai pu voir des fictions tournées en 10 jours, des docs tournés en 2… ce n'est pas mon rythme, j'aime ce temps qu'on passe à bien travailler, à retourner s’il le faut…
Je n'ai pas envie de fabriquer du film à la chaine, j'aime l'artisanat. On ne capte pas assez de magie en une après midi!

Qu'est ce qui t'a poussé à faire ce métier de chef opérateur, qu'est ce qui te plait dans ce milieu de l'image?

J'imagine que ce poste clé est un défi pour moi, il faut construire un lien fort avec le réalisateur, tenter de le comprendre, même si souvent les idées sont encore lointaines.
Il faut également prévoir l'aspect technique, spécifique au tournage, déterminer une qualité, une approche, prendre en compte le coté pratique aussi… Et il y a la gestion de l'équipe, savoir travailler ensemble, c'est ce qui me motive le plus je pense.
Bref il faut composer avec beaucoup d'aspects qui me motivent toujours et qu'importe le projet, il y a toujours une leçon à prendre.

Comment travailles-tu habituellement sur un film? Quelle est ton approche sur un tournage?

J'adore travailler en équipe, construire ensemble avec les idées de chacun. J'aime beaucoup composer pendant le tournage, c'est sans doute pour ça que je ne suis pas très porté par les préparations de tournage…les réunions de pré-tournage!
C'est vrai que j'ai tendance à me réveiller très peu de temps avant le tournage, au moment où je me plonge vraiment dans le projet. Mais je reste persuadé que tout ne se prévoit pas sur un film, beaucoup de choses se débloquent au tournage.

Quelles sont tes influences dans le domaine de la lumière et de l'image?

J'avoue ne pas avoir de modèle particulier, un directeur photo qui me touche particulièrement. Ce sont plus certaines façons de filmer, certaines lumières, certaines alchimies entre un DP (Directeur de la Photographie) , un Réalisateur et les acteurs qui vont me toucher.
Je pourrais citer au cinéma des DP comme le français Eric Gautier, l'américain Robert Richardson, mais je ne peux pas dire que je reste indifférent à la lumière des films de Wong Kar Wai, même si je sais que ce n'est pas mon univers.
Ce qui ressort de tout ça, c'est que j'affectionne tout particulièrement la caméra épaule, les plans serrés (voir très serrés pour les portraits) ponctués de plans très larges et posés.

Comment en es-tu arrivé à travailler sur des documentaires?

Un peu par hasard je crois, sauf que quand on commence à en écrire le hasard s'estompe! Et même si j'ai du mal à me mettre à l'écriture, c'est quelque chose qui me donne envie, peut-être qu'un jour je trouverai plus de temps!

Et peux-tu nous parler du prochain film sur lequel tu vas travailler : Accoucher autrement, de ta collaboration avec Camille Teixeira?

Travailler avec Camille c'est quelque chose que j'affectionne tout particulièrement. Sur le film Vivre autrement que nous avons tourné ensemble, le processus a été long, plein de rebondissements, mais jamais on ne s'est précipité. On a pris ce temps nécessaire à la confiance.
Et même si le film n'est pas parfait (nous l'avons réalisé avec des moyens très faibles), il y a une énergie qui s'en dégage et pour cela c'est un film dont nous sommes fiers.

Comment vas-tu procéder sur ce tournage un peu particulier du deuxième volet de cette collection « autrement »?

Pour le tournage d'Accoucher autrement, la grande difficulté est que le tournage n'est pas continu, nous devons suivre des couples, des femmes enceintes, filmer l'évolution de leur grossesse. Ce qui revient à filmer un jour par ci, un jour par là, sur une longue période. Il faut donc composer avec l'emploi du temps "normal", se libérer de ses obligations sur d'autres projets, d'autres tournages.
Quoi qu'il en soit je pense que la collection Autrement a de beaux jours devant elle!

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